Subscribe Now!

vendredi 19 décembre 2014

Vie d un perroquet

Vivre heureux avec un perroquet, c’est possible!




www.google.com

La cohabitation avec un perroquet est un sujet épineux parce que chacun y va de ses judicieux conseils, mais ceux-ci sont-ils réalistes? Celui qui donne des conseils ne les applique pas nécessairement, mais pense détenir une solution. On risque de penser que ce qui est acceptable pour nous le sera nécessairement pour les autres. Or, la réalité est toute autre! Il faut faire le tri de tout ce qu’on peut lire ou entendre sur la vie avec un perroquet de compagnie!
Après huit années de vie avec ces merveilleux compagnons, j’ai certes appris beaucoup de choses et, comme tout le monde, j’ai fait des recherches et exploré plusieurs techniques d’éducation et de cohabitation. J’aimerais partager avec vous mon expérience ainsi que mon cheminement. Mon but est tout simple : j’aimerais que votre relation avec votre perroquet soit la plus harmonieuse possible pour que vous puissiez partager votre quotidien avec lui durant de nombreuses années.

Le premier perroquet

Souvent, on choisit un perroquet sur un coup de cœur dans une animalerie. Vous ne le savez pas encore, mais votre nouveau compagnon changera votre vie. Si vous avez pris le temps de vous informer, on vous a peut-être conseillé un petit pour débuter! Et bien, sachez que même s’il est petit, votre compagnon mordra et n’aura pas moins de caractère qu’un gros. Choisissez votre premier perroquet en prévoyant que vous le garderez durant plusieurs années et que, si vous décidez d’en prendre un autre plus tard, le deuxième sera peut-être plus gros. Vous devrez donc superviser les sorties, tenir compte de l’espace réservé à vos oiseaux, de votre tolérance, et de celle de votre famille et des voisins. Avez-vous des allergies? Les oiseaux tels que la calopsitte (cockatiel en anglais), le gris d’Afrique et le cacatoès produisent une poudre qui pourrait vous rendre malade. Le meilleur conseil que je peux vous donner, c’est de choisir votre oiseau en fonction de vos rêves, de vos attentes, de vos moyens et de vos limites. Au bout du compte, c’est vous qui vivrez avec cet oiseau.

À table!

L’alimentation est l’objet de débats animés! Nos oiseaux ont tous besoin d’une saine alimentation. Or, l’alimentation vivante est la clé de la santé et elle est à portée de main. La moulée (extrudés, croquettes) est loin d’être naturelle, mais c’est un bon complément. Pour que Coco soit le plus en forme possible, vous devez faire l’effort de lui offrir de la variété : germinations, légumes, céréales complètes, riz brun, pâtes de blé entier, fruits, grains, moulée et noix. Évitez les aliments transformés ou traités chimiquement comme les fruits séchés, et prenez le temps de lire les étiquettes. Ne négligez pas de faire des recherches, car l’alimentation du perroquet peut varier beaucoup d’une espèce à l’autre. Allez, au boulot! Une alimentation variée permet à votre oiseau de découvrir de nouveaux aliments et d’explorer de nouvelles textures, en plus de le tenir occupé en votre absence. Toutefois, soyez raisonnable dans les portions. On oublie trop souvent que, malgré notre bonne volonté, nos oiseaux bougent peu et peuvent faire de l’embonpoint.

La réalité du quotidien

La cage de votre perroquet doit être la plus grande possible et au moins assez grande pour l’espèce choisie. Malgré vos bonnes intentions, votre vie peut changer n’importe quand et forcer votre oiseau à passer plus de temps dans sa cage. Ne vous sentez pas coupable, vous n’êtes pas obligé d’être sans travail, à la retraite ou de travailler à la maison pour avoir un oiseau. Tout le monde doit travailler ou aller à l’école, les gens ont des enfants, la maladie est imprévisible, etc. Si votre perroquet est bien préparé à sa vie d’oiseau de compagnie, il saura s’occuper à condition que sa cage soit organisée dans ce sens. Il y aura toujours des gens pour vous dire que votre oiseau devrait passer plus de temps en liberté, mais sont-ils à votre place? Non! Alors, faites pour le mieux afin que cette relation dure.

La visite vétérinaire

En choisissant un animal exotique, vous devez vous attendre à des frais vétérinaires plus élevés. Dès l’acquisition de votre nouveau compagnon, un rendez-vous chez le vétérinaire s’impose. Cette première visite permettra de vérifier que votre oiseau est en bonne santé. Plusieurs vétérinaires font de la médecine aviaire, et certains coûtent moins cher que d’autres, mais tous n’ont pas la même formation ou expérience; c’est à vous de bien vous informer sur les compétences du vétérinaire. Le dépistage des principales maladies aviaires est primordial. À mes débuts, on m’avait dit que cette mesure n’était pas importante chez les oiseaux d’un certain âge, mais rien n’est plus faux. La chlamydiophilose peut frapper à tout âge, et un oiseau apparemment sain peut en être porteur. De plus, cette maladie est transmissible à l’humain et pourrait être mortelle. Êtes-vous prêt à risquer la vie de vos enfants ou de vos grands-parents pour sauver quelques sous? À mes yeux, la question ne se pose même pas.

Parlons éducation

Si vous choisissez un bébé, vous aurez à l’éduquer pour l’habituer à votre rythme de vie. Qu’est-ce que ça veut dire? Eh bien, ne prenez pas de vacances spécialement parce que Coco arrive et ne changez rien à votre quotidien, c’est à lui de participer à vos journées et non le contraire. Si vous avez opté pour un oiseau de seconde main, il aura déjà reçu une éducation mais il devra quand même s’adapter à vous. L’adaptation prend environ une année, durant laquelle vous vous apprivoiserez mutuellement. Rien ne presse.
Trop souvent, les gens écoutent les conseils de personnes qui ont la fibre du sauveur, et en voulant faire pour le mieux, ils s’oublient eux-mêmes. Bien sûr, les perroquets seraient mieux libres dans la nature, mais ce n’est pas le cas. Comme votre oiseau doit vivre avec vous, aussi bien vous arranger pour respecter ses besoins et les vôtres. Pour y arriver, vous devrez l’éduquer, autrement dit, lui enseigner les limites. Attention : vos demandes doivent être claires et constantes. Pour vous faire comprendre, vous devez par exemple toujours dire la même chose, comme « Non, ne mords pas », « ne gruge pas », « doucement », etc. Certains comportements du perroquet sont difficiles, voire impossibles à éliminer; dans un tel cas, vous devez trouver une solution, p. ex., poser une plaque de tôle au bas des portes, installer des perchoirs à des endroits stratégiques, acheter des meubles en fer forgé, etc.
Ne vous laissez pas mordre, prenez le temps d’étudier votre oiseau et prévoyez les coups. Très peu d’oiseaux cesseront de mordre celui qui se laisse faire. Par ailleurs, le fait d’être un animal sauvage n’est pas une excuse pour mordre. Si vous laissez faire votre oiseau, il recommencera. Ce comportement pourrait devenir une des raisons de l’abandonner. Essayez plutôt de vous mettre à la place de votre oiseau et de trouver pourquoi il mord. Si votre oiseau ne veut pas se faire prendre dans sa cage, c’est son droit, mais lorsqu’il est sur le réfrigérateur, c’est votre loi. Le renforcement positif vous permettra de faire des petits miracles et constitue une base solide pour les années à venir.

L’adolescence se pointe le bout du nez!

Souvent, en faisant l’acquisition de votre oiseau, vous ne saviez même pas qu’il aurait une « crise d’adolescence » et vous ferait subir ses montées hormonales. Chez certains oiseaux, l’adolescence passe inaperçue, mais ne comptez pas trop là-dessus. Durant cette période, vous devez être encore plus attentif aux changements de comportement et, surtout, être constant dans vos demandes. On ne m’a jamais confié d’oiseau adolescent sous prétexte qu’il était trop bien élevé, bien au contraire; les ados abandonnés sont invariablement des oiseaux-rois à qui on a tout permis. Quoi qu’on en dise, l’éducation est la seule façon de bien vivre l’adolescence du perroquet. Tout mettre sur le dos des hormones et de la nature sauvage de l’animal est une excuse simpliste pour ne rien faire. Au bout d’un moment, on est tanné, découragé, à bout, et l’oiseau est placé dans un refuge ou vendu dans les petites annonces. Selon moi, cette négligence contribue beaucoup à l’abandon des perroquets.

Le respect…

Selon moi, le respect, c’est ne pas s’oublier soi-même. Les oiseaux n’ont pas été créés pour vivre captifs, mais la triste réalité c’est qu’ils le sont, alors pour leur sécurité, ils doivent avoir une cage. J’ai moi-même moi l’expérience de la chambre d’oiseaux et aujourd’hui, tous mes perroquets ont une cage. Laisser des perroquets vivre en colonie dans une pièce peut sembler idyllique, mais en vérité, les oiseaux risquent de se bagarrer, de se blesser, de s’électrocuter et de détruire la pièce. Toutes les sorties doivent être faites sous surveillance. Vous pensez vous simplifier la vie en achetant et en nettoyant moins de cages? Cela pourrait sembler vrai au début. Mais quand vous devrez réparer les dégâts, vous constaterez rapidement que pour gagner quelques minutes, vous aurez dépensé des centaines de dollars. Laisser vos compagnons détruire ce que vous avez amassé en travaillant durement deviendra vite décourageant.

Pour en finir avec quelques mythes

De la sexualité…
Si votre oiseau se masturbe sur vous, déposez le ailleurs, distrayez-le de cette activité mais ne le laissez pas faire. Les démonstrations d’amour se soldent dans la plupart des cas par des morsures et des attaques dirigées contre les autres membres de la famille, voire contre l’être aimé (vous), puisque vous ne pouvez pas satisfaire les besoins sexuels de votre oiseau.
Si votre oiseau vous nourrit (régurgite), ce n’est pas nécessairement parce qu’il vous a choisi comme partenaire sexuel, car les perroquets se nourrissent entre frère et sœur. Prenez cette offrande comme un cadeau, ne grondez pas votre oiseau, mais changez-lui les idées.
Du langage…
Les vidéos sur les amazones que l’on peut voir sur Youtube sont la cause de plusieurs adoptions motivées par de mauvaises raisons. Toutes les amazones ne sont pas aussi douées que sur ces vidéos. Outre qu’elles peuvent parler, elles savent aussi crier et ont un caractère affirmé. Après le gris, c’est maintenant au tour de l’amazone d’aboutir dans les refuges!
De la taille des plumes…
La taille des plumes de vol ne rendra pas votre relation avec votre perroquet plus facile. Dire que c’est pour sa sécurité, c’est raconter des sornettes. La taille des plumes de vol ne devrait être envisagée que si votre oiseau pose un danger pour les membres de votre famille ou pour lui-même. Avant de prendre une telle décision, prenez le temps d’en parler avec un comportementaliste aviaire pour explorer d’autres solutions.
Vous recevez des amis?
Vivre avec un perroquet est un choix personnel et souvent mal compris par autrui. N’imposez pas vos choix à vos amis. Afin d’éviter de mauvaises expériences, mettez vos oiseaux en cage quand vous recevez des visiteurs. C’est moins stressant pour votre oiseau et vous pourrez mieux profiter du temps passé avec vos amis. Ce faisant, vous éviterez qu’un de vos oiseaux s’échappe si, par exemple, un visiteur ignorant des règles de sécurité devait laisser la porte de votre logis ouverte par mégarde.

Le mot de la fin

Cheminer dans le milieu des perroquets durant des années signifie se faire des amis qui ont des oiseaux depuis longtemps et, souvent, c’est oublier ceux qui n’en ont plus et dont on n’a plus de nouvelles. C’est aussi partager avec des gens qui sont passionnés, parfois au point d’être extrémistes. Il n’est pas facile de se tailler une place ou de garder sa position. Grandir et évoluer, abandonner les idées reçues, dérangent. Cependant, quand on croit à ce que l’on fait, rien ne peut faire dévier du but. Afin d’améliorer la communication dans ce milieu, n’oubliez jamais que vous aussi, vous avez déjà été novice en la matière et qu’on vous a aidé. C’est en conservant cette philosophie que nous réussirons à éduquer les générations futures. Rien ne vaut le respect pour se faire entendre!

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire